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Solennité de l'Assomption de Marie, homélie du P. Abbé Vladimir

« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse »
Chers Frères et Sœurs,

Cette prière de Marie que nous chantons tous les jours durant les vêpres est par excellence la prière du croyant et elle nous fait grandir dans la foi si nous l’écoutons avec les oreilles de notre cœur.
Marie est entrée dans la plénitude de la vie, première de ceux dont parle le passage de la première lettre aux Corinthiens que nous avons écouté pour cette fête : « En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie, mais chacun à son rang ». Tout le passage de l’Évangile de Luc que nous venons d’entendre met en avant la foi de Marie, son obéissance et l’empressement qui en découle. C’est cette foi qui est un don de Dieu pour Marie comme pour nous qui lui permet de discerner et de chanter à la fois la profondeur de ce qui s’est réalisé pour elle avec la conception de cet enfant qui, encore dans le sein maternel, fait tressaillir l’enfant que porte Elisabeth et la réalisation de toutes les prophéties. C’est à cause de sa foi et de son obéissance qu’elle est entrée dans la vie et en elle nous recevons un modèle d’obéissance et de foi pour nous aussi recevoir la vie.
Si tu veux la vie, dis la règle de saint Benoît au candidat à la vie monastique mais cette offre s’adresse aussi à tous les chrétiens et par eux à tout homme. En Marie, nous avons le modèle de celle qui écoute.
Si tu veux la vie, écoute. Sois attentif à la Parole comme Marie à celle de l’ange qui lui annonçait ce qui peut sembler au delà du croyable. Écoute la Parole pour la méditer dans ton cœur et qu’elle donne naissance à l’homme nouveau en toi. Écoute la Parole pour donner sens à ta vie. Écoutons la Parole pour discerner que nous ne sommes que de très humbles serviteurs mais que le Seigneur se penche sur nous car il élève les humbles.
Écoutons parce que la foi nait de l’écoute. « Heureuse celle qui a cru » dit Elisabeth à Marie. C’est à la mesure de notre foi que nous recevons la vie et nous savons que si elle était grosse comme une graine de moutarde, nous déplacerions les montagnes. Certes, toutes les promesses du cantique de Marie ne sont pas encore accomplies car il y a encore des puissants qui dominent le monde et y sèment la violence. Mais par notre foi, à l’image de celle de Marie, comme voyant l’invisible, nous entrons déjà en contact avec le monde nouveau. Nous comprenons que maintenant déjà les humbles et les pauvres sont exaltés. Cela ne veut pas dire qu’ils soient transformés en riches et en puissants mais parce qu’ils sont devenus conformes au Christ, le serviteur souffrant par excellence, lui qui donne sa vie pour tous les hommes. Le tout-puissant, celui qui a renversé l’ordre et les valeurs du monde l’a fait du haut de la Croix.
Et c’est à lui, à sa Parole et à son Esprit que nous sommes obéissants, comme Marie. Recevant alors la vie, nous pouvons chanter : « Heureux ceux qui croient, heureux les pauvres, heureux les miséricordieux, heureux les humbles ».