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Fête de la Visitation de la Vierge Marie, homélie du P. Abbé Vladimir

 

Chers Frères et Sœurs,

Comme le dit St Ambroise en commentant le passage de l’Évangile que nous venons d’entendre, la grâce du Saint Esprit ignore les lenteurs. Elle pousse à la rencontre, elle fait se hâter pour le service, elle provoque la louange. Marie se rend en hâte chez sa cousine Elizabeth et le souffle de l’Esprit provoque une double rencontre d’où nait la louange. Il y a un lien entre Marie et Elizabeth par une double intervention divine. Elizabeth a conçu dans sa vieillesse et Marie a conçu de l’Esprit Saint. L’Évangile nous dit aussi qu’il y a un lien entre leurs deux enfants. Et de ce double lien nait la louange et le service.
Les psaumes nous apprennent que lorsque l’homme supplie, il crie des profondeurs dans le cœur à cœur du tutoiement avec un Dieu semblant absent, mystérieux et qui pourtant est là, présent, plus intime que son intime. Mais lorsqu’il loue Dieu, il ne peut le faire que par un appel à la rencontre, à la communion et au service. « Venez, crions de joie, Louez le Seigneur, invoquez son nom. Il est grand au milieu de toi le Saint d’Israël ». Et Marie, porteuse de celui qui est la Bonne Nouvelle peut louer Dieu en invitant toute l’humanité à se joindre à elle : Mon âme exalte le Seigneur. . . Désormais tous les âges me diront bienheureuse ». Comme nous le dit la lettre aux romains, elle ne peut le faire qu’en se rendant disponible, en devenant pleinement servante du Seigneur, de sa cousine et par elle des autres.

Et nous pouvons nous joindre à Marie, et d’une certaine manière nous sommes déjà avec elle en cet instant, elle qui est à la fois la première des sauvés et la mère de l’Église. En cette Visitation, nous pouvons nous laisser conduire par l’Esprit à la rencontre des autres hommes pour les servir et les convier à la louange en leur annonçant le salut. Chacun suivant notre vocation propre, nous sommes envoyés en visite, gratuitement par Celui qui nous a tout donné, par celui dont la miséricorde s’étend d’âge en âge. Accompagnons nos frères et sœurs en humanité dans leurs joies comme dans leurs peines. Laissons nous envahir par l’action de grâce comme Marie, devant les merveilles de Dieu pour les partager avec un cœur grand ouvert.