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32ème dimanche du Temps Ordinaire – A, homélie de frère Bartomeu

Sagesse 6, 12-16 – Psaume 62 – Matthieu 25, 1-13

 

Chers frères, en cette saison où les jours sont chaque fois plus courts et les nuits plus longues, en ces derniers dimanches du temps ordinaire et au commencement du temps de l’Avent, nous entendons une fois et une autre l’appel à veiller. « Veillez, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y pensez pas que le Fils de l’homme viendra. » (verset de l’Alléluia : cf. Mt 24,42a.44). Il peut venir à la deuxième, ou à la troisième veille : « Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller » (Luc 12,37-38). « S’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il nous trouve endormis » (Marc 13,36). C’est bien toute notre vie de moines qui se retrouve dans cette invitation.
Et si cet effort de veille peut nous paraître fatigant, le livre de la Sagesse nous a dit que « Celui qui la cherche dès l’aurore ne se fatiguera pas : il la trouvera assise à sa porte. Penser à elle est la perfection du discernement, et celui qui veille à cause d’elle sera bientôt délivré du souci. »
« Celui qui la cherche dès l’aurore… » C’est l’image que nous trouvons une fois et une autre dans l’Écriture, surtout dans les psaumes. « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube » disons-nous avec ce psaume que nous chantons si souvent justement à l’office du matin. « Dans la nuit, je me souviens de toi et je reste des heures à te parler. » Et, avec le prophète Isaïe nous disons : « Mon âme, la nuit, te désire, et mon esprit, au fond de moi, te guette dès l’aurore » (Isaïe 26,9).
Spirituellement nous voulons même devancer l’aurore, et même l’éveiller. « Je devance l’aurore et j’implore : j’espère en ta parole » (Ps 118,147). « Éveillez-vous, harpe, cithare, que j’éveille l’aurore ! » (Ps 56,9 ; 107,3). « Mon âme attend le Seigneur plus qu’un veilleur ne guette l’aurore. Plus qu’un veilleur ne guette l’aurore, attends le Seigneur, Israël » (Ps 129,6-7). Et nous avons répété : « Mon âme a soif de toi, Seigneur, mon Dieu ! »
« Comme l’époux tardait, les dix jeunes filles s’assoupirent toutes et s’endormirent. » L’important est que, comme les cinq prévoyantes, nous ayons, avec nos lampes, des flacons d’huile.
Notre huile pourrait être le bon zèle qui sépare des vices et conduit à Dieu et à la vie éternelle et que nous devons pratiquer avec un très ardent amour : nous honorer mutuellement avec prévenance, supporter avec une très grande patience les infirmités d’autrui, tant physiques que morales, nous obéir à l’envi, ne pas rechercher ce que nous jugeons utile pour nous, mais bien plutôt ce qui l’est pour autrui, nous accorder une chaste charité fraternelle, craindre Dieu avec amour, aimer notre abbé avec une charité sincère et humble, ne préférer absolument rien au Christ, qui nous fera parvenir tous ensemble à la vie éternelle. (Règle de saint Benoît 72).