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30ème dimanche C, homélie de frère Bartomeu

 

Chers frères et sœurs, le psaume que nous avons entendu aujourd’hui nous disait que le Seigneur regarde, qu’il écoute, qu’il entend, qu’il délivre de toutes les angoisses… Le psaume reprenait ce qu’avait dit auparavant Ben Sira le Sage : « Il écoute la prière de l’opprimé. Il ne méprise pas la supplica-tion de l’orphelin, ni la plainte répétée de la veuve. » Oui, le Seigneur regarde les justes, il écoute attentif à leurs cris, il entend ceux qui l’appellent, de toutes leurs angoisses, il les délivre…
Jésus avait commencé sa vie publique en proclamant : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. » (Matthieu 5,3). « Les pauvres de cœur ». Oui, c’est dans notre cœur que nous devons être pauvres pour être heureux. Et dans l’Évangile selon saint Luc nous lisons cette pro-clamation adressée directement à nous : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous » (Luc 6,20). Heureux nous si nous sommes pauvres de cœur.
C’est en fait de cette pauvreté de cœur que nous parlait l’évangile que nous venons d’écouter. C’est la pauvreté de cœur du publicain, qui « se te-nait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !” » Et voici que « quand il redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste… »
C’est cette pauvreté que nous devons nous efforcer d’apprendre. Saint Benoît, dans sa Règle, nous invite – nous les moines mais cela vaut pour tous les fidèles – à « répéter toujours dans notre cœur ce que le publicain de l’Évangile disait, les yeux fixés à terre : “Seigneur, je ne suis pas digne, moi, pécheur, de lever les yeux vers le ciel” » (RB 7,65). Et il nous rappelle les der-nières paroles de la lecture de l’Évangile d’aujourd’hui : « La divine Écriture, mes frères, nous crie : “Quiconque s’élève sera humilié, et qui s’humilie sera élevé” » (RB 7,1). Mais – insiste saint Benoit – « il ne suffit pas de se proclamer des lèvres le dernier et le plus vil de tous, mais il faut aussi le croire ferme-ment du fond de son cœur… » (RB 7,51).
L’humilité, la vraie, nous rend libres. Et elle est un chemin de prière. C’est du publicain que nous apprenons à prier. Et dans notre prière nous répétons avec le psaume : « Un pauvre crie ; le Seigneur entend. »
Puissions-nous être toujours de ces pauvres. « Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m’entendent et soient en fête ! » « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. »