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Jeudi de l'octave de Pâques, homélie de frère Marie

Ac 3, 11-26

« Convertissez-vous donc et revenez à Dieu, afin que vos péchés soient effacés ; ainsi viendront les moments de fraîcheur accordés par le Seigneur » Ac 3, 19-20
En nous, ne manquent pas les germes de ténèbres et d’ignorance qui ont conduit au rejet et à la mort du Juste et de l’Innocent, mais dans ce Nom de Jésus se trouve la complète manifestation de l’amour de Dieu, qui nous donne son pardon sans compter, ce nom de Jésus est notre réconciliation et le gage de notre vie.
Dans son discours Pierre fait une relecture de la mise à mort de Jésus et de la part de responsabilité des divers protagonistes dans cette mise à mort, mais dans ce même discours Pierre s’empresse de ne pas enfermer les hommes dans leur péché, ce n’est pas le but de sa parole, il ne parle pas pour condamner, il parle pour sauver.
Aussi s’empresse-t-il d’ajouter : « Lui, le chef des vivants vous l’avez tué…mais je sais bien, frères, que vous avez agi dans l’ignorance » Ac 3, 17. Par ces paroles il rejoint les paroles de Jésus sur la Croix dans l’évangile de Luc : « Père pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » Lc 23, 34.
Cette ignorance que Pierre met en avant est une méprise sur Dieu. Il ne s’agit pas ici d’une simple déficience passagère mais d’une véritable carence, une carence qui empêche d’accéder à la compréhension profonde de l’agir et du projet salvifique de Dieu dans l’histoire des hommes et surtout une carence de compréhension de l’agir de Dieu dans la personne de Jésus. Cette même carence fera de Paul le persécuteur de l’Eglise, avant d’être rejoint par celui-ci sur le chemin de Damas.
Aussi Pierre, témoin du Christ, ne fait pas que pointer cette ignorance, il lève l’incognito de Dieu, pour faire passer de l’ignorance à la connaissance, qui se dévoile en Jésus-Christ, le chef des vivants, connaissance qui ouvre les cœurs à la componction et à la conversion. C’est ce dévoilement qui ouvre la voie de la foi non seulement aux juifs mais aussi aux nations païennes, qui en Christ nous tourne vers le mystère de Dieu. Mystère qui embrasse toute l’humanité. Les Ecritures à la lumière du Christ s’adressent dès lors à tous pour cheminer vers ce mystère, nous orienter. Conversion qui devient une relation vivante, un vivre avec.
Si dans le temps du Carême le regard était tourné vers notre misère, dans le temps de Pâques nous sommes invités à cette humilité qui nous élève, la contemplation de la victoire du Christ, contemplation aidée par les Ecritures, la médiation en Eglise des sacrements et le témoignage fraternel, en nous laissant attirer au cœur de notre ignorance par la lumière du Christ.