Jean 5, 1-16 (frère Marie)
Jésus demanda à l’homme qui gisait depuis trente-huit ans sur les bords de la piscine de Bethzatha : « Veux-tu être guéri ? », le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. »
Les miracles qu’opèrent Jésus sont là pour faire signe ; signe d’une vitalité plus profonde que celle de la simple guérison physique. Jésus n’est pas venu en thaumaturge, mais en révélateur, pour mettre notre vie et notre destinée en lumière. Les miracles sont le signe de ce qui constitue l’accès de l’humain à la plénitude de vie dans la lumière de Dieu. Une plénitude de vie qui se découvre en chemin dans la réception, l’écoute et la guidance de la parole vivante de Dieu qui nous libère de tout ce qui nous enferme. Qui nous libère surtout du fatalisme qui semble nous emprisonner dans la loi du plus fort. « Je n’ai personne pour me plonger dans la piscine, dit le paralytique,…pendant que je me traîne un autre passe devant moi. » Le chacun pour soi.
Jésus ne passera pas devant lui, il reste avec lui, sa parole sera le bain qui le régénère : « Lève-toi, prends ton brancard et marche ! » et l’homme obéit, il prit son brancard, il marchait.
Jésus ouvre le chemin de vie là où l’humain se découvre démuni, là où nous découvrons que par nos propres forces ou nos propres idées nous sommes incapables d’accéder à une vie qui nous épanouisse en vérité. Jésus nous ouvre à la lumière de notre profonde dignité d’être humain, celle de chacun et celle des autres. Sa parole nous incite à cheminer ensemble.
« Te voilà guéri, va et ne pèche plus. » lui dit Jésus. Non pas que sa maladie physique serait la punition de son péché. Mais le péché consisterait à s’écarter de cette parole de vie qui l’a remis debout dans sa dignité d’homme, ne plus cheminer avec, à l’oublier.