Jean 19, 22-25 (fère Marie)
Marie, la mère de Jésus se tient là en présence d’autres femmes, debout sous la croix de son fils. C’est un moment terrible de douleur pour le cœur d’une mère et cependant elle est debout, comme un arbre d’espérance planté au cœur d’un drame, car en elle son Fils a planté une graine, une promesse de Dieu fidèle. Marie jusqu’au cœur de ce drame devient coopératrice de cette promesse de Dieu.
Avec Marie nous sommes posés au cœur du paradoxe de notre foi chrétienne.
Le paradoxe d’une victoire au cœur des ténèbres. Au cœur des drames de l’humanité une question hante nos esprits : où est Dieu ?
Le Christ lumière de vie s’immerge dans le drame du monde. Aucun dieu n’est pensé comme étant partie prenante du drame humain.
Le Christ verbe fait chair, lumière du monde, est entré comme un petit vers lumineux dans le fruit amer de ce drame, pour l’anéantir de l’intérieur. Il n’est pas au dehors.
En Christ Dieu reste fidèle à lui-même, il reste un Dieu d’amour, de vérité et de lumière. Sur la croix le Christ brise la chaîne mimétique de la violence, et il condamne toute forme d’injustice. C’est pourquoi en St Jean, la croix est pour Jésus le lieu de sa vraie royauté, celle de l’amour qui triomphe, celle de l’ultime sagesse de Dieu qui brise le cercle vicieux de la convoitise et de l’orgueil qui pourrit le monde.
L’autre paradoxe au cœur de ce drame, c’est que du haut de la croix Jésus établit du lien. Jésus dit à sa mère et son disciple se tenant au pied de la croix : femme voici ton fils, et au disciple, voici ta mère. Oui, au cœur de ce drame Jésus inaugure une nouvelle famille, une famille humaine liée par le lien du don de sa vie, par le don de sa lumière, celle de l’espérance qui ne trompe pas.
Oui, avec Marie ne fuyons pas le drame humain, mais avec elle en contemplant la croix, tenons ferme la promesse divine et avec elle soyons les témoins et les acteurs de l’espérance que nous donne la victoire du Christ.